Jusque là, nous avons parlé de la profondeur de champ en mettant l’accent sur la distance sur laquelle les objets présents seront nets ou flous. On a vu qu’il y avait un point net le plus proche et un point net le plus éloigné et que la différence entre ces deux points nous donne la zone de netteté.
Combien de fois avec-vous manqué « La photo » parce que, le temps de mettre au point, la scène avait changé ? En photo le principe est le suivant : mettre au point sur le sujet principal, recadrer et déclencher. Parfois, parce que le monde bouge, au moment de déclencher il est trop tard…En faible lumière par exemple, votre autofocus a « patiné » ou le sujet principal se déplace trop vite, ou encore l’environnement a changé etc…
Que diriez-vous de pouvoir seulement cadrer, déclencher… et d’avoir toujours un sujet principal net ?
Et bien il existe une possibilité et celle-ci s’appelle l’hyperfocale. Elle va déterminer la profondeur de champ la plus longue possible en fonction de votre focale et de l’ouverture du diaphragme. Il va s’agir de faire la mise au point sur un objet situé à la distance hyperfocale (celle que nous avons calculé maintes et maintes fois dans les chapitres précédent), puis de désactiver l’autofocus (passer en mode mise au point manuelle) et de commencer à faire des photos en prenant garde de ne pas toucher à la bague de mise au point et de ne pas changer la focale, ni l’ouverture du diaphragme. A partir de ce moment là, tous les objets se trouvant à une distance supérieure à la moitié de l’hyperfocale, jusqu’à l’infini seront nets.
Par exemple, si vous avez une hyperfocale de 7 mètres, tout ce qui se trouve entre 3,50 mètres et l’infini sera net. Si vous cadrez votre photo de manière à ce que le premier objet qui apparaît au bas de votre image soit à 3,51 mètres de l’appareil, alors, toute votre photo sera nette.
Quand est-il utile mettre au point sur l’hyperfocale pour faire des photos ? Elle est utilisée principalement pour la photo de paysage, mais elle s’avère fort utile en reportage ou en photographie de rue, quand l’environnement change rapidement, quand on doit capturer un geste, une expression sur une scène pour laquelle on a pas le temps de se préparer et d’anticiper le point de déclenchement et de préparer sa mise au point. Utilisez-là également si votre autofocus éprouve de la difficulté à mettre au point : basse lumière, contraste trop faible ou trop violent…
« C’est bien joli, me direz-vous, mais si je dois sortir ma calculette, puis dérouler une chevillère, à chaque fois que je veux faire une photo… »
Heureusement il y a deux solutions « empiriques » qui ne vous obligeront pas à sortir votre calculatrice, nous les verrons ci-dessous.
Mais avant tout, comme je l’ai disais ci-dessus, une fois la mise au point effectuée pour l’hyperfocale, vous ne devez plus toucher à votre zoom, ni à l’ouverture, sous peine de devoir refaire la procédure de mise au point!
Donc :
- C’est le photographe qui adapte son point de vue en se rapprochant ou s’éloignant du sujet. S’il a un zoom, il l’utilise comme une focale fixe.
- L’exposition est adaptée en jouant avec le temps de pose et la sensibilité si nécessaire. Il peut donc être utile, dans ce cas, de régler son appareil sur priorité à l’ouverture (Av ou A suivant la marque du boîtier).
Venons-en maintenant à l’empirisme, pour ceux qui ne sont pas des as du calcul mental et qui n’ont pas le compas dans l’oeil… Il y a deux méthodes qui fonctionnent relativement bien :
Méthode 1 :
- Prendre une photo avec la mise au point réglée sur l’infini.
- Zoomer au maximum sur l’écran de l’appareil et rechercher visuellement le point net le plus proche.
- Mettez au point, avec le collimateur central, sur le point que vous avez repéré sur l’écran.
- Estimer visuellement la moitié de la distance entre ce point et vous même.
- Débrayer l’autofocus (passer en mise au point manuelle).
- Commencer à mitrailler… Tout objet qui sera au-delà de la distance estimée au point 4 sera net. En commençant votre cadrage en mettant la distance estimée au point 4 sur le bas du cadre, vous obtiendrez des photos entièrement nettes.
Méthode 2 :
- Cadrer comme vous avez l’habitude de le faire pour le type d’image que vous vous apprêtez à faire.
- Mettre au point sur un objet qui se trouve sur la ligne des tiers inférieur de votre viseur.
- Débrayer l’autofocus (passer en mise au point manuelle).
- Commencer à shooter… Tout objet qui sera situé à partir de la moitié du tiers inférieur sera net. A vous de réhausser légèrement le viseur pour avoir une photo entièrement nette.
Attention :
- Si vous modifiez la focale ou l’ouverture, recommencez toute la procédure.
- Ne pas oublier de réactiver l’autofocus si vous devez recommencer la procédure ou une fois que vous avez terminé votre série de photo à l’hyperfocale…
Selon la Méthode 1
Selon la Méthode 2
Si l’on zoom sur l‘antenne qui se situe au fond sur la colline, on constate, en regardant bien une infime netteté supérieure à l’avantage de la Méthode 1. Je le concède, c’est difficile à voir, mais j’ai l’avantage d’avoir les originaux pour l’affirmer. Il faut vraiment aller sur les derniers plans pour trouver une différence. Donc, on peut utiliser la Méthode 2 sans être déçu par le résultat. La Méthode 2 est, d’autre part, plus rapide à mettre en oeuvre.
Pour terminer cette série d’article sur la profondeur de champ, Il nous restent à parler de la problématique de la zone de netteté lorsque nous photographions avec un smartphone.
Dans nos cours en présentiel, non seulement nous voyons dans le détail la profondeur de champ, mais nous l’étudions au moyen d’exercices pratiques, de devoir pour la leçon suivante et par l’analyse en groupe des images résultantes. Vous trouverez les dates de nos prochains cours de base en cliquant ICI
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